| ballerine | | Nouveau membre |  | | 7 messages postés |
|  Posté le 09-06-2006 à 12:40:25   
| Tout était sombre et silencieux, on n’y voyait quasiment rien. Que des ombres plus floues les unes que les autres. Impossible d’y distinguer quoi que ce soit. Pourtant, à travers toute cette noirceur et ce silence de mort, une respiration lente et profonde se fit entendre, puis quelque chose se mit à bouger lentement, venant troubler la tranquillité habituelle régnant dans ce coffre à jouets. Puis, deux yeux se mirent à briller dans la noirceur : un vert pomme et un bleu royal. Ils étaient luisant et un tantinet en amandes. C’était ceux de ballerine, le premier jouet à s’être réveillé. Le premier jouet à connaître la vie.
Ballerine étira les bras et cligna plusieurs fois des paupières. *Comme il fait froid chaud ici. Je suffoque. Vite! De l’air!* Elle s’appuya sur ses frêles bras et se hissa en position assise. Elle tenta ensuite un bref aperçu des lieux. Rien. Absolument rien. Elle-même ne se voyait pas. Pourtant, elle aurait bien aimé voir de quoi elle avait l’air. Elle savait qu’elle était ballerine, oui, mais de quelle couleur était sa robe? Son jupon était-il épais? Mince? Long? Court? De quelle couleur était-il? Était-il joli ou était-il vieux ou déchiré un peu partout? Car elle se souvient tout de même que, il y a très longtemps, l’adolescente de la maison, jadis encore une toute petite fillette, l’avait adoptée comme jouet préféré et qu’il ne se passait pas une journée sans que l’enfant lui fit faire quelques pirouettes. D’ailleurs, ses pieds en avaient grandement soufferts, mais ça, elle ne le savait pas encore.
Une seconde vague de questions déferla soudainement dans sa tête. *Suis-je seule ici? S’il y a d’autres jouets vivants, sont-il gentils ou méchants? À quoi ressemblent-ils?* Elle se releva et fronça les yeux afin d’y voir un peu mieux, mais aussitôt debout, elle retomba brusquement sur le sol. Elle venait de découvrir pour ses pieds… Incrédule, elle regarda ses petits escarpins d’un blanc immaculé quelques instants sans bouger. Puis elle tenta de les retirer, mais rien n’y fit. Ils semblaient cousus sur ses pieds.
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